PLAGETTE SUR LE TARN AU-DESSOUS DE FRAISSINET-DE-LOZERE
C'est un cadeau pour qui m'aura lu jusqu'ici et que je ne livre qu'en regrettant déjà.
Prendre à la sortie du Pont la direction de Florac. Mettre son compteur à zéro à l'intersection de la D35 et de la D998. Rouler pendant 5,1 kilomètres et se garer sur le côté gauche de la chaussée. Vous avez franchi le pont de l'S et celui de la Sube.
Le départ du chemin n'est pas visible de la route. Il descend sur la gauche dans un bois de chênes, d'érables et de frênes, avant le parapet de pierres, au niveau de la pancarte jaune "pêche réglementée".
Il suffit ensuite de tirer droit pendant cinq minutes à travers bois jusqu'au Tarn où vous avez le choix entre rochers, galets et sable.
Vous choisirez la petite plage de sable sur la rive droite exposée au sud et bordant, entre deux chaos rocheux, un bassin propice à la baignade. Le lieu est encaissé et mieux vaut s'y présenter tôt dans l'après-midi car le soleil disparaît vite.
On a toujours l'impression de déranger dans un endroit aussi sauvage et retiré et en fait c'est vrai, même discret, vous allez déranger : têtards, truites et barbeaux, vipères d'eau, bergeronnettes des ruisseaux, libellules et insectes patineurs qui flottent par saccades sur leurs longues pattes à la surface de l'eau, ne vous attendent pas.
Que ça ne vous empêche pas de vous tremper, le calme reviendra vite après votre départ. Le courant comme une marée effacera toute trace de votre passage.
L'abandon de papiers gras, boites de conserve ou couches-culottes dans un tel endroit serait évidemment honteux.
Les chairs fraîches et humides attirent les taons à la piqûre peu douloureuse mais aux effets tenaces et il est préférable de se sécher rapidement.
Les relations pêcheurs promeneurs et à plus forte raison pêcheurs baigneurs peuvent être tendues. Le pêcheur est discret et silencieux, le baigneur joyeux, excité par l'eau. Peu fréquent de s'y jeter sans quelques exclamations qui sont autant de provocations pour le pêcheur. Heureusement ils ne pratiquent pas la rivière aux mêmes saisons et aux mêmes heures. Inutile d'en faire trop toutefois et mieux vaut imaginer qu'un passionné du moulinet peut être en alerte depuis des heures en aval, à quelques mètres.