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Causses & Cévennes - sud Massif Central

Causses Cévennes

Vacances sur le territoire des Gorges, Causses & Cévennes

Légendes Diverses

Les Nymphes du château de la Caze

Même si l'histoire ne lui en connaît que cinq, selon la légende, Soubeyrane, dame de la Caze, avait huit filles, toutes plus belles les unes que les autres ; on les appelait les nymphes des Gorges du Tarn. Les châteaux étaient assez voisins alentour pour attirer en ce lieu les jeunes damoiseaux en grande livrée.
Leurs portraits peints en 1624 par un artiste italien ornent encore le petit salon du château .retour ...

Le château de La Caze, par B. Bardy, Lou Païs, juillet 1963- janvier 1964.

La Capelade.

Les sujets des seigneurs de Saint-Saturnin comme marque d'obéissance et de fidélité étaient toujours obligés de faire un salut lorsqu'ils passaient devant le château. Le piéton marchait chapeau bas et le cavalier descendu de sa monture la menait par le mors en dehors des bornes de défense.

Mais un jour quelques malandrins oublièrent ou voulurent braver la règle établie : ils furent aussitôt saisis par la valetaille et les gens chargés de la garde, puis entraînés dans un cachot malgré leurs doléances.

Le maître du lieu ne désirait pas garder longtemps des bouches inutiles... il promit

la liberté à bref délai aux prisonniers mais à une condition, chacun d'eux exécuterait une danse depuis le cachot jusqu'à la porte de sortie du château. La proposition fut acceptée avec joie. Entre temps des braseros furent allumés sur toutes les dalles qui formaient le plancher des couloirs et des salles ; puis lorsque la pierre eut atteint une température brûlante, ordre fut donné de relâcher les prisonniers, un à un, les yeux bandés et les pieds nus. On suppose le genre de danse que durent exécuter ces malheureux hurlant de douleur, ensanglantant leur front aux parois des.salles et des couloirs, jetés enfin presque moribonds hors des portes...

La capelade (coup de chapeau, venant du terme patois: capel= le chapeau) était due aussi devant le château de Montferrand, quand les manants et chevaliers passaient le vieux pont, qui enjambe le Lot vis-a-vis du château ; de là serait issu le nom du hameau de La Capelade au pied de Montferrand retour ... Dr Barbot

Le cheval blanc de Merle

L'histoire.

Mathieu Merle, né en 1548 à Uzès, fut en Gévaudan le chef du parti huguenot.
Après la Saint-Barthelemy, où avait péri François Astorg de Peyre, il reçut mission de Marie de Crussol, veuve de Peyre, de venger par le sang le gentilhomme du Gévaudan.

En 1573, reculant devant la résistance du baron d'Apcher à Saint-Chély-d'Apcher, il s'empara du Malzieu, devint gouverneur de Marvejols et, le 3 juillet 1575, s'empara d'Issoire. Malgré la paix de 1576, il continua la lutte, saccageant châteaux, églises et couvents.

Faisant de Marvejols son centre d'activité, il reprit en 1577 la forteresse du Malzieu et s'empara d'Ambert.
Parti défendre Châtillon assiégé dans Montpellier, il fut blessé d'un coup d'arquebuse.
Après la rupture de la paix de Bergerac, Merle se remit au combat, mais il échoua devant Saint-Flour en août 1578. En décembre 1579, il s'empare en la nuit de Noël, par surprise et trahison, de la ville de Mende... Là il laissera une renommée de personnage cruel et sanguinaire.

Il ne repartira de Mende qu'en juillet 1581, non sans avoir auparavant détruit la cathédrale, fait fondre les cloches pour construire des couleuvrines et massacré nombre de prêtres et religieux. Il fallut que les Etats du Gévaudan lui assurent une rançon de 6 500 écus et mettent à sa disposition 100 mulets pour le chargement de ses hardes et meubles. Ils achetèrent aussi pour lui la baronnie de la Gorce en Vivarais moyennant 20 000 écus d'or. Mathieu Merle se retira enfin en ce domaine et y mourut en 1584

D'après F. Remize "Biographies Lozériennes", p 248-251.

La Légende

- A cette époque Merle avait dans ses écuries, celles de l'évêché qu'il occupait pendant son séjour à Mende, un superbe cheval blanc, vrai cheval de bataille qu'admiraient à l'envie tous les bons écuyers du Gévaudan.

Un nommé Lerouge de Malmont, ancien maheutre au service du comte du Tournel, à la suite d'un pari, se mit en tête d'aller enlever le cheval blanc de Merle. Or donc, un beau jour, ce téméraire s'affubla de quelques habits tant soit peu grotesques, chaussé d'un soulier à un pied et d'un sabot à l'autre.
Prenant ensuite un panier au fond duquel il cacha une vieille dague toute rouillée, qu'il recouvrit ensuite d'un peu de foin, et quelques œufs, il se dirigea ainsi vers la ville de Mende. . il se mit à courir les rues sans s'inquiéter des huées dont l'accablait une foule d'enfants qui le suivaient sans cesse.

Au bout de 4 à 5 jours, voyant que sa folie simulée était bien établie dans toute la ville, il se rendit aux environs de la fontaine du Griffon où l'on venait ordinairement abreuver les chevaux de Merle. Effectivement, sur les 3 heures de l'après-midi, il vit venir à l'abreuvoir le fameux cheval qu'un palefrenier montait à nu.

Lorsque celui-ci se fût approché de la fontaine, Lerouge alla vers lui, simulant toujours le fou et tachant d'occuper son attention par ses feintes niaiseries : il lui proposa de lui faire couver des œufs qu'il avait dans son panier. Le rusé maheutre, profitant du moment où le palefrenier riait à gorge déployée, tira la dague, en frappa le palefrenier et le culbuta dans le bassin de la fontaine.
Cela fait, Lerouge s'élança prestement sur le cheval blanc auquel il donna une rude étrillade qui le fit partir au galop, traversa ainsi une partie de la ville en criant : " Laissa passa, laissa passa, plaço, plaço, lou chival de Merle o las avives"( Laissez passer, laissez passer, place, place, le cheval de Merle a les coliques).
Avant que Merle eût connaissance de l'événement qui venait d'arriver, Lerouge prit les chemins détournés qui, du bois du Cheyla, le menèrent sain et sauf au château du Tournel.

Il est inutile de vous dire que non seulement Monsieur le Comte du Tournel fit donner une bonne ration d'avoine au cheval mais qu'encore il récompensa généreusement l'audacieux maheutre.retour ...
Annuaire Lozère, 1843

La Bête du Gevaudan

L'Histoire

En juin 1764, deux enfants étaient dévorés près de Langogne ;
en juillet, une fille de 14 ans aux Habats, près de Saint-Etienne-de-Lugdarès.
En août, une fille de 15 ans était dévorée à Puy-Laurent, puis les attaques contre les personnes, les femmes et les enfants de préférence, continuèrent.

On les attribua non plus à des loups - cela était hélas fréquent en ces temps - mais à un animal fantastique, véritable fléau de l'humanité, la Bête du Gévaudan.

Pendant deux ans, 92 victimes furent à déplorer. Les pouvoirs publics s 'émurent de la situation, les paysans n'osaient plus, dans la Margeride et les Hauts-Plateaux du Gévaudan, aller aux champs, les routes étaient désertes.
Le roi Louis XV Iui-même envoya ses meilleurs limiers, et son lieutenant des chasses Antoine de Beauterne. Le 20 septembre 1765, après plus d'un an de battues incessantes, de chasses à courre où tous les gentilshommes de la contrée donnaient le meilleur d'eux-mêmes, Antoine crut avoir tué la bête.

On fit l'autopsie de l'animal Antoine fils fut chargé de présenter au roi sa dépouille qui fut empaillée.
Les chirurgiens assurèrent qu'il s'agissait d'un loup carnassier, sa mâchoire avait une rangée de 40 dents, tandis que les loups n'en possèdent que 26 ; ses côtes étaient disposées de façon que l'animal avait la faculté de se plier de la tête à la queue.
Ses yeux étaient si étincelants qu'il n'était guère possible d'en soutenir le regard... en un mot, son aspect était celui d'une bête terrible. Antoine de Beauterne reçut 1000 livres de pension avec la croix de Saint-Louis, son fils obtint le commandement d'une compagnie de cavalerie ; de plus, il se promena de place en place en montrant le monstre, ce qui lui rapporta 200 000 livres de revenu.

Hélas, il fallut bien déchanter : à Paulhac, le 10 décembre, un jeune homme était blessé. Le monstre n'était pas mort !

On continua de plus belle les chasses et battues ; on inventa des pièges à loup, on empoisonna des appâts ; des loups furent tués en grand nombre, mais la Bête courait toujours, venant même jusqu'aux abords de Mende, au Pailhou, entre Rieutort et Le Chastel.

Enfin le 19 juin 1767, lors d'une battue organisée par le Marquis d'Apchier, Jean Chastel eut la chance de tuer le terrible animal, près de Saugues.
La joie fut grande ; tout le monde voulut voir la Bête ; un chirurgien de Saugues., "Pegranie", fut chargé d'embaumer l'animal mais il se contenta de le fourrer de paille. Quand la dépouille fut à Paris, elle était dans un tel état de putréfaction qu'il fallut l'enterrer. Monsieur de Buffon l'examina et reconnut que c'était un gros loup...

A. André "La Bête du Gévaudan" Mende, Chaptal , 1931 et F. Fabre "La Bête du Gévaudan", Paris, 1930,
Voir aussi Revue du Gévaudan n° 4, 1958.

La Légende

Du vivant de la Bête. - Les nombreux massacres qui chaque jour s'accumulaient firent une énorme impression. Furent-ils dus à un seul carnassier, ou au contraire à des bandes de loups féroces, dont le pays était alors infesté ? On a toujours pensé dans le pays qu'ils étaient dus à un seul monstre, la Bête du Gévaudan.

Pour les uns, c'était le produit d'une louve et d'un lévrier ; on le disait enragé. Pour d'autres, c'était une hyène échappée d'une ménagerie de la foire de Beaucaire ou encore quelque gros singe, et cela avec d'autant plus de fondement que quand cet animal passe quelque rivière il se redresse sur ses deux jambes de derrière et gaye comme une personne pourvu qu'il ne soit pas pressé.

Ceux qui prétendaient l'avoir vu disaient : "Cet animal est de la taille d'un jeune veau, il a les pattes aussi fortes que celles d'un ours, avec six griffes, chacune de la longueur d'un doigt, la gueule extrêmement large, le poitrail très fort, le corps aussi long que celui d'un léopard, la queue grosse, le poil de la tête noirâtre, les yeux de la grosseur de ceux d'un veau et étincelants, les oreilles droites et courtes comme celles d'un loup, le poil du ventre blanchâtre, celui du corps rouge avec une raie noire, large de quatre doigts, depuis le cou jusqu a la naissance de la queue".

Dans les rapports officiels il est une hyène, un léopard, et toujours un monstre...

Ceux qui ne l'avaient point rencontré, comme ceux qui le prétendaient, en firent un animal fantastique. Madame de la Rouvière, veuve d'Abraham Méjean, notait dans son livre de raison - Madame de la Rouvière habitait Bédouès, donc dans une région où la Bête ne vint point - " Dans le mois de juillet 1764, il a paru dans les montagnes de Langogne... "une bête sauvage comme un âne, qui a mangé plusieurs femmes et enfants, con nomme yène ou pantère et con ne peut tuer aiant le poil sy épeis qui rejette la balle ; elle seigne au col les personnes, suce le sanc et mange la chair". . -

Et plus loin, heureuse de la nouvelle qu on vient de lui apprendre quand le marquis d'Apcher eût tué cette bête sauvage, elle ajoute "Cette bête dévore les chrétiens petis et grans, suscet le sanc et manget la chair.... elle a duré trois ans et dévoré plus de cent personnes ; on l'a salé et porté au roi Louis XV. Elle avet deux rens de dens, un ren comme celles d'un cheval et l'autre comme celles d'un chien, les oreilles petites, les griffes comme des cros... les yeux comme flame de feu rouge, grosse comme un gros chien et la femelle est petite qui urle et l'apele dans les désers... "

Archives départ. Lozère.

Des complaintes furent colportées dans tout le pays de France et hors des frontières. Estampes, gravures, lithographies représentant la Bête circulèrent dans tout le pays. Chacun voyait en elle un animal fantastique, mais ainsi que le fait remarquer F. Fabre, la représentation qui prima toutes les autres fut celle de la Hyène, animal exotique peu connu encore, qu'on supposait même posséder des facultés de transformations physiques importantes comme celle de changer de sexe, selon les besoins.

La céramique elle-même fut un agent de véhiculation de la légende. On fit des assiettes ayant pour thème les chasses de la Bête du Gévaudan, ou la Bête elle-même. On fabriqua des étains avec décor gravé, même jusqu'à Strasbourg où L. Woerlhing, potier d'étain, représentait la bête.
Après sa mort, et jusqu'à nos jours, la Bête du Gévaudan fut l'objet d'une abondante littérature. Il n'est pour s'en rendre compte qu'à se reporter à l'ouvrage précité de F. Fabre.

La légende continue à s'amplifier. En Lozère, dans les Montagnes de la Margeride, elle a même éclipsé semble-t-il des légendes plus anciennes, en particulier celle du Drac. Tout ce qui était du génie malfaisant s'est cristallisé autour de la "Bestio del Gebaudan".

Les esprits critiques ont essayé de l'expliquer. On a dit qu'il s'agissait peut-être d'un vampire, d'autres diront qu'on a prêté à un seul animal les méfaits de bandes de loups. G. Ménatory

En juillet 1958, la municipalité de Marvejols a fait édifier, place des Cordeliers, une statue de la Bête du Gévaudan. oeuvre de M. E. Auricoste.

Mandrin

L'histoire. - Louis Mandrin, chef d'une troupe de contrebandiers, vint en Gévaudan en 1754. Il contraignit les entreposeurs des tabacs de Mende à lui acheter de nombreux ballots de cette herbe à Nicot, qu'il avait au préalable soustraits aux mêmes entreposeurs ou leurs confrères du Velay. Plusieurs fois arrêté, réussissant toujours à s'évader, ouvrant les prisons, relâchant les prisonniers qui venaient grossir sa troupe, il fut enfin arrêté et conduit à Valence où, le 28 mai 1755, il fut roué vif.

La Légende veut qu'à Mende le célèbre contrebandier ait habité la maison Oziol, rue d'Aigues Passes, la maison dont la façade abrite la Pieta du XVIe siècle. Là il aurait caché un fabuleux trésor qui n'a jamais été découvert

A. Martin, "Notice historique sur la ville de Mende", (1893),et B. Bardy, "En marge du quadricentenaire du tabac" Lozere Nouvelle septembre-octobre 1961.

Le sauvage de Peyreverde

Un jeune homme part pour la conscription au temps du premierEmpire ; il fait la campagne de Russie et, après bien des vicissitudes, revient au pays où il apprend que sa fiancée s'était mariée durant sa longue absence.
Il prend une demi douzaine de chèvres dans la ferme de famille et part seul pour le bois de Peyreverde.
Pendant 40 ans il y vécut en sauvage du lait de ses chèvres et, de temps à autre, la vallée du Tarn résonnait de cris déchirants où l'on devinait à peine : "Vive l'Empereur... en avant... Arche.. Pillage, pillage... "

E. A. Martel, "Les Causses Majeurs"

Deux autres livres intéressants :

  • Récits et Contes populaires des Cévennes
    Jean-Noël et Nicole Pelen , recueillis dans les vallées des Gardons
    Gallimard, 1978
  • Récits et Contes populaires d'Auvergne
    M.L. Tenèze, recueillis dans le pays d'Aubrac
    Gallimard, 1978