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En une semaine bouleaux, hêtres retrouvent leur feuilles. De même après la sortie des crocus, annoncia- teurs du printemps enfin arrivé, apparaissent les fleurs une à une puis en multitude de diversité . Et tous de se retrouver à planter vite, vite son jardin car l’été est court avant de retrouver l’or de l’automne et l’odeur des champignons. Grâce au Parc National des Cévennes qui interdit la cueillette, nous avons su préserver une nature encore riche de spécimens devenus rares comme la drosera et l’arnica. La végétation ou "pelouse", sur le Mont Lozère est le résultat de la transhumance des moutons qui a duré plusieurs siècles. Au printemps les bords des routes et des chemins sont tapissés de petites pensées jaunes, mauves et de couleurs mélangées, de violettes. Les champs se couvrent de jonquilles puis on dirait qu’il a neigé tant les prés deviennent blancs de narcisses. Ensuite vient l’odeur entêtante des genêts et sa couleur or au milieu du vert tendre des prés. L’été et la chaleur donne au champs et aux prés une couleur mordorée ponctuée de blanc, de jaune et de violet, de bleu , de rouge et de pourpre(coquelicot mais aussi bleuet, orchidées de toute sorte, aconit, chardons, marguerites, pissenlit, aubépine, campanules,, )…et les petites fleurs se cachent dans les sous bois (coucou des bois, primevères, thé, lilas sauvage,…). Vient l’automne, non seulement annoncé par les colchiques mais aussi par les tons rouges que donnent les bruyères, les feuilles des buissons de myrtilles et d’airelles au Mont Lozère, les baies d’églantines sur les bords des chemins. Puis les arbres prennent lentement leur parure d’automne du rouge au brun en passant par tous les tons dorés. L’ hiver est rude entre vent et tourmente, même si la neige, si nécessaire pour l’eau, n’est pas toujours au rendez vous. Et la nature s’endort figée par le froid et parfois sous un ciel si bleu qu’on ne peut pas oublier que la méditerranée n’est pas si loin.
En temps que Réserve mondiale de la biosphère, le Parc national incite la population locale à prendre en charge son patrimoine et il convient de rester vigilant sur la cueillette ornementale et médicinale de la flore. L’interdiction de cueillir par le Parc national des Cévennes est faite pour préserver ce patrimoine exceptionnel et riche de plantes devenues rares.
Les sommets granitiques tels ceux des Mont Lozère sont des ballons chauves parsemés de crêtes granitiques qui font penser à des châteaux en ruines ("tors") et de dépressions au fond desquelles court de nombreux ruisseaux ou parfois aussi se sont installées des « narses » ou « sagnes », véritable tourbière à la flore extrêmement rare.
Entre châtaigniers dans les Cévennes les plus basses et la pelouse du Mont Lozère, résultat d’une transhumance ancestrale à travers les siècles derniers, une multitude d’espèces communes (digitale,…), caractéristiques (muflier,…) ou patrimoniale attendent votre regard. Vous y trouverez tous les buissons sauvages (églantiers, framboisiers, mûriers, génévriers,…) ainsi que les espèces protégées (pieds de chat, orchidées diverses,…) ,sans compter les plantes médicinales comme la drosera et l’arnica. En Lozère chaque saison vaut la peine d’être vue. Tout ici est à la hauteur de son climat et de son histoire : rude, tourmenté mais tellement préservé et authentique : La beauté du printemps, les couleurs retrouvées, l’allegresse du renouveau, la douceur de vivre…. La chaleur de l’été et la douceur de ses nuits fraîches, l’or du soleil et des près, le bleu des fleurs et du ciel…. Le mordoré de l’automne, la splendeur de ses forêts, l’odeur des champignons,…encore un petit coup de douceur de vivre avant… La rudesse de l’hiver et cette fameuse tourmente qu’il faut avoir vécu et qui fait dire à certain que mieux vaut un manteau qu’un couteau.
Si cela vous tente, n’oubliez jamais de respecter ce qui vous est prêté ici par la nature et ses habitants qui ont su la préserver depuis si longtemps pour leurs enfants et les enfants de leurs enfants.
Silence….nous sommes en promenade sur le Mont Lozère. Ecoute ce silence, regarde ces grands espaces vides et magnifiques, observe ces petites fleurs qui courbent légèrement la tête sous le vent….
Ecoute, regarde, écoute…
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