La Géologie de la région Causses et Cévennes
Le Sud-est du Massif Central 'est une zone de transition entre les garrigues du Bas Languedoc et le Plateau Central.
Topographie et géologie y sont intimement liées, elles permettent d'y définir les zones naturelles.
L'escarpement des Cévennes est constitué de roches métamorphiques datant de l'ère primaire.
C'est un pays de vallées profondes, séparées par des crêtes aiguës, pratiquement sans replat. Des terrains analogues prolongent les Cévennes au Nord Nord-Est par le Vivarais.
A l'Ouest, se trouve l'immense plateau tabulaire des Grands Causses, découpé de Gorges profondes et célèbres, comme celles du Tarn.
Ce sont de grandes tables calcaires formées à l'ère secondaire.
Au Nord et au Sud les deux grands massifs granitiques, le Mont Lozère et le Mont Aigoual encadrent la région.
Formés eux aussi à l'ère primaire, ils constituent la charpente de la région. La Margeride, plus au Nord, leur est comparable.
Au Sud et à l'Est, ce sont les garrigues du Languedoc constituant le "premier échelon" des Cévennes.
La présence du bassin houiller d'Alès est également une caractéristique géologique remarquable.
L’HISTOIRE GÉOLOGIQUE
Au Précambrien, au milieu de l’ère primaire (entre moins 500 et moins 300 millions d’années) il y avait partout un vaste océan.
D’énormes épaisseurs de vases argileuses, des marnes, quelques boues calcaires et des sables se déposent au fond de l’eau. La durée de ce dépôt en couches doit se mesurer en centaines de millions d’années, son épaisseur actuelle est encore de plusieurs milliers de mètres. Ces couches sédimentaires proviennent de l’érosion de montagnes plus anciennes.
Les traces d’êtres vivants ayant contribué à leur formation disparaissent totalement.
De longs chaînons granitiques remontent à travers l’écorce terrestre, sans toutefois parvenir à la surface.
Ces magmas granitiques s’élaborent lentement de leur profondeur de 5 à 6 kilomètres vers la surface au travers de roches plus lourdes. Ainsi la naissance du Mont Lozère et du Mont Aigoual transforme les roches sédimentaires en roches métamorphiques.
Les hautes températures des roches magmatiques et l’énorme pression soulèvent, tordent, plissent, écrasent, cassent, réchauffent et même cuisent les roches dont les structures minérales elles-mêmes se modifient, se feuillettent . Elles deviennent gneiss et micaschiste, les micaschistes du cœur des Cévennes et les calcaires cristallins du Viganais.
Ce mouvement s’étale sur des dizaines de millions d’années, avec des phases actives, mais aussi des périodes de calme, parfois très longues et pendant lesquelles l’érosion attaque les sommets nouvellement formés pour en déposer les matériaux dans les zones les plus creuses. Ainsi se sont formés les bassins houillers du Massif Central.
Maintenant la structure est en place: les massifs granitiques du Mont Lozère, de la Margeride et de Saint Guiral (Aigoual), les zones de dépression des Cévennes et surtout les Causses.
Cet ensemble est rigide, le granite ne se plisse pas car il est d’une seule masse et les mouvements ultérieurs n’y apportent que des modifications de détail qui se traduisent par des failles (cassures) et non par des plis (déformations).
Vers la fin de l’ère primaire, tout se calme, l’érosion reprend son activité, usant les sommets schisteux et mettant au jour les granites sous-jacents, comblant les dépressions voisines comme Lodève ou Saint-Affrique.
Puis, un nouveau phénomène se produit: la mer que l’on aurait pu croire définitivement écartée se remet à gagner du terrain, submergeant progressivement la région, il y a un peu plus de 250 millions d’années.
Elle va déposer de nouveaux sédiments; d’abord des sables et des grés qui jalonnent les anciennes côtes, ensuite des marnes avec de nombreuses paillettes de mica qui montrent que l’érosion se poursuit dans les vieux massif granitiques et schisteux.
Enfin, une grande épaisseur de calcaire est déposée, qui à l’origine débordait sans doute assez loin de sa limite actuelle; peut-être même recouvrait-elle en totalité les Cévennes, où quelques rares formations récifales (coraux) indiquent la proximité d’anciens hauts fonds.
Il y a environ 120 millions d’années, un léger soulèvement se produit et la mer quitte la région. Elle en occupe seulement le pied: les garrigues du Languedoc et la Vallée du Rhône pour s’en retirer peu à peu...
Ensuite, une nouvelle chaîne de montagnes se forme: les Pyrénées. Ce mouvement cause aussi la surrection des Alpes. Un contrecoup de ce mouvement relève notre région et, en même temps, des poussées venues du Sud écrasent les couches sédimentaires secondaires contre les vieux chaînons granitiques. Ceci crée une multitude de plis et de failles par une tectonique "de compression".
Des failles apparaissent. Au Nord et à l’Ouest vont surgir les premiers volcans. A partir de là, c’est seulement l’érosion qui va déterminer l’aspect actuel de notre région.
Elle va découper en milliers de vallons et de crêtes déchiquetées les Cévennes schisteuses, et creuser les Gorges profondes qui découperont le plateau calcaire en plusieurs Grands Causses